Depuis les années 60, l’Etat a successivement déconcentré avec la politique d’aménagement du territoire, puis décentralisé avec les Lois Deferre, Raffarin, Sarkozy.
L’Etat jacobin ne déléguait certaines compétences que très partiellement en les dispersant entre de nombreuses instances locales afin de rester le maître de ce jeu complexe.
Or, l’Etat n’a plus de crédits. Pour se renouveler, il doit dire ce qu’il veut encore faire et ce qu’il ne peut plus faire.
Pour assumer ce qu’il ne fera plus, il doit trouver des partenaires crédibles. Certaines fonctions peuvent être rendues à la société civile. La Bretagne est riche des initiatives de ses citoyens, ses associations et ses entreprises. D’autres fonctions devront rester publiques. Or, les multiples baronnies locales ne sont pas en mesures d’être ces partenaires crédibles. Beaucoup d’entre elles ont imité leur maître en s’endettant massivement et en recrutant sans discernement. En 2013, les collectivités locales ont embauché 31 000 fonctionnaires de plus dans la fonction publique territoriale !
Pour qu’ils soient crédibles, ces partenaires publics doivent être moins nombreux, moins chers et plus efficaces. Si la réforme territoriale a enfin une chance d’aboutir, c’est que l’Etat n’a plus le choix. S’il ne choisit pas le mouvement et qu’il demeure immobile, il deviendra inévitablement la cible statique des grands vents internationaux. L’Etat n’est plus providence. Sa providence, ce sont des régions qui, comme la Bretagne, seront fortes car elles s’appuieront sur un vrai sentiment d’appartenance, une dynamique partagée et l’adhésion des citoyens.
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