M. Marc Le Fur. La Bretagne, et particulièrement la Bretagne intérieure, a connu ces dernières semaines un épisode climatique auquel elle
n’est ni habituée, ni préparée. Chutes de neige et pluies verglaçantes se sont succédé, créant des accumulations de 70 centimètres de neige par endroits. Une cinquantaine de bourgs ont été isolés
plusieurs jours. Le réseau secondaire, qui relève du conseil général, était de fait impraticable. Heureusement, la solidarité a joué à plein. Il n’en demeure pas moins que des problèmes très
concrets se sont posés : pour les agriculteurs qui n’ont pas pu livrer leur lait, dont plus de 3 millions de litres ont été perdus, mais aussi pour l’ensemble des populations rurales, car des
bâtiments se sont effondrés. Certes, des dossiers d’assurance ont été ouverts, et chacun fait son travail, mais la solidarité nationale est légitimement sollicitée. Monsieur le ministre,
pouvez-vous nous préciser de façon concrète, et au nom de l’ensemble du Gouvernement, ce qui peut être fait de manière rapide et tangible dans l’intérêt de ces populations qui n’avaient pas connu
de situation climatique analogue depuis 1962 ?
M. le président. La parole est à M. Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche.
M. Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche. Vous me permettrez tout d’abord de profiter de votre question pour rendre hommage au
travail que tous les agriculteurs ont fait dans votre département, comme dans d’autres en France, pour aider au déblaiement des voies secondaires ou des routes enneigées. Ils ont fait un travail
remarquable que je tiens à saluer au nom de tout le Gouvernement. Par ailleurs, la neige a eu dans votre département, comme dans d’autres – la Seine-Maritime, l’Eure, la Manche – des effets
dramatiques pour beaucoup d’installations. En conséquence, du lait n’a pu être collecté car les laiteries n’étaient pas accessibles, des hangars ou d’autres bâtiments se sont effondrés, des
cultures ont gelé – le maraîchage a particulièrement souffert. J’ai demandé à tous les préfets de faire un relevé précis des dégâts, dans l’ensemble des départements français. Sur la base de
cette évaluation, nous verrons ce qui relève des assurances privées – en particulier les dommages subis par les installations –, ce qui ressortit au Fonds national de garantie contre les
calamités agricoles – je pense en particulier aux récoltes de fruits et de légumes –, ainsi que d’autres dispositifs de solidarité qu’il pourrait être nécessaire de mettre en place. À cette fin,
j’ai demandé au préfet de votre département de réunir lundi prochain, en votre présence, l’ensemble des parties concernées, agriculteurs, assureurs, banques, afin de faire un état des lieux
précis et d’apporter les réponses nécessaires. La solidarité jouera dans votre département comme ailleurs, sur la base de l’étude au cas par cas qui sera réalisée par les préfets.