« N’est ce pas attristant de voir la Bretagne à la traine de l’Alsace dans le dossier de la fusion des collectivités locales » s’inquiète le Député Marc LE FUR. « Il fut une époque où les élus bretons étaient à la pointe du combat de la décentralisation » rappelle-t-il. « Quand M. LE DRIAN, Président de la Région Bretagne, attend la permission d’expérimenter la fusion, M. RICHERT, Président de la Région Alsace, le fait. » poursuit le Vice-Président de l’Assemblée nationale « Quand M. LE DRIAN nous dit « chiche » à la fusion des quatre départements, n’est ce pas pour mieux éluder la question de la Bretagne historique à cinq départements ? Quand il nous explique que la fusion à 3,1 millions de bretons est une « toute autre affaire » que la fusion à 1,8 millions d’Alsaciens, n’est ce pas une forme d’arrogance pour mieux cacher son impuissance ? Quand ses amis M. M. MAILLE et LE BRETON nous expliquent que la mutualisation des services des villes et des départements à valeur de fusion des collectivités, n’est-ce pas dire « fusionnons les services mais pas les élus » ? Quand M.M. POIGNANT et LE DRIAN, proches conseillers de M. HOLLANDE, souhaitent mettre « à l’étude l’idée de collectivité unique de Bretagne », n’est ce pas oublier que nous n’en sommes plus à « l’étude de l’idée ». La loi de réforme des collectivités locales, combattue par les socialistes, crée aujourd’hui un Conseiller territorial unique qui siégera à la fois au Conseil régional et au Conseil général ? Il n’est plus temps « d’étudier les idées » mais il est temps d’agir. » conclut Marc LE FUR.
« N’est ce pas » ou
« N’est–ce pas », il faudrait accorder votre violon !
Il nefaut pasécrire « la traine » mais « la traîne » (qui vient du verbe
« traîner »), avec un accent circonflexe sur le i !
Il apparaît que l’Europe risque de buter sur l’obstacle des régions et de démontrer son incapacité de traiter la question des Nations sans États. Et
pourtant, il faut trancher.
Peut-on être optimiste quant au résultat de la Convention sur le Futur de l’Europe ? Et si oui, quelles sont les conditions nécessaires pour assurer le succès
des Nations sans États ?
Que peut-on attendre de la Convention ?
D’abord, nous constatons que le débat risque de ne pas aller jusqu’à l’individu et de se résumer à un débat clos entre “experts”.
Pourtant l’Europe doit être adoptée par sa population si elle veut
être pérenne. Une telle convention doit être l’occasion, en offrant à chacun la possibilité de participer (même a une petite échelle), d’ouvrir un véritable débat démocratique et donc de créer un
large consensus.
Mais il est à craindre que ce débat ne se réduise à un débat d’experts, suivi (peut être) par un referendum.
La seule solution pour participer au débat, si nous voulons donner un sens à l’action menée par la CONSEU, consiste à bâtir une Plateforme Politique des Nations
sans États, pour contrer l’influence des différents États Nations et des partis souverainistes, pour réclamer, dès maintenant, auprès de la Convention sur le Futur de l’Europe, que les Nations
soient reconnues et qu’elles soient les principaux acteurs, voire les membres d’une nouvelle Europe.
La logique des États Nations
La logique de l’état nation, qui fut longtemps le modèle des états comme la France et l’Espagne, est encore d’actualité.
Pourtant, nous citoyens des nationalités historiques, sommes capables de participer réellement à l’élaboration de cette Europe. Et cela est vrai dans tous les
pays, pas seulement en France.
Comment se situer dans ces deux logiques contradictoires ? Faut-il d’ailleurs essayer de s’y situer ? Toutes ces questions posent en fait la problématique des
Nationalités historiques, des Nations sans États en Europe.
Le dilemme est impossible parce qu’il n’est pas d’abord théorique. Il ne s’agît pas, dans l’absolu, de faire un choix… L’Europe, ce ne sont pas une page
blanche, où il serait facile d’imaginer des scénarii idéaux. Et nous retrouvons là, une de nos observations essentielles, à savoir qu’en politique, le relatif est plus en prise avec les
réalités que l’absolu. Nous ne commençons rien, nous construisons. Nous sommes des héritiers et nous avons à faire fructifier un héritage. Nous pouvons infléchir et nous ne pouvons pas « du
passé, faire table rase ». Il nous faut assumer. Tout. Le bon, le mauvais, le faste, le néfaste, le prometteur et le suicidaire. Assumer, ce n’est pas accepter : ce peut être transcender,
avec, toujours, le souci de la vie, de l’éternel recommencement. De la même manière que nous devons toujours nous souvenir que nous avons des racines, nous devons proclamer que nous avons un
avenir, même si le présent nous parait atone, morose et déclinant. Étant un moment de notre histoire, nous ne sommes pas devant une page blanche et les doctrinaires me font bien rire avec
leurs certitudes totalitaires, entre lesquelles il me répugne d’avoir à choisir.
Alors se pose le problème du « désenchantement du monde ». La modernité dans sa prétention à construire la société sur la seule base de la raison
rationnelle, amène à créer un monde totalement désenchanté, dont la manifestation la plus immédiate est le taux d’abstention dramatiquement bas aux diverses élections. Et là, bien sûr, se
pose la question du respect de l’homme et des valeurs. Les sociétés antérieures pensaient qu’il était raisonnable de suivre la tradition, et éventuellement la révélation. Nos anciens étaient
pragmatiques et même s’ils faisaient semblant de croire aux dieux, ils en respectaient pleinement les critères de civilisation que sont les préjugés. L’enseignement des anciens était une
tradition et il n’y avait pas de raison de bouleverser radicalement cette tradition. A partir du XVIIIème siècle, en particulier en Europe, on a voulu tout bouleverser, répudier la tradition
sous prétexte qu’elle n’était pas démontrée rationnellement. Le résultat c’est que nos sociétés humaines doivent aujourd’hui affronter et supporter une indétermination fondamentale, une
espèce d’absence de repères au cœur de nos vies.
Évidemment, la démocratie dont nous avons hérité nous donne certaines bases pour affronter cette indétermination, et notamment la pratique du débat collectif
qui satisfait le plus grand nombre, mais ce qui donne du sens à nos sociétés, c’est la reconnaissance d’une unité sociale, politique, géographique, historique et culturelle aux valeurs
communes auxquelles se rallient les hommes. Cette identité collective, sachant que l’état nation, est aujourd’hui en crise, c’est la nationalité historique. Faut-il parler de nation? Je le
pense, mais avec le contenu de démocratie au sens libéral de respect de la diversité économique, culturelle et sociale. Cette démocratie ne peut pas vivre sans que soit reconnues l’unité et
l’intégration d’un peuple et d’un territoire, donc d’une nation, sans une mémoire collective d’idées.
Il nous faut réinventer la nationalité historique et lui redonner la valeur d’unité de lieu et de culture en la reliant aux autres unités européennes, où la
négociation remplacera l’affrontement, créer une matrice de souverainetés emboîtées. Je pense d’abord que l’on s’avance vers un immense foisonnement d’idées et de propositions, mais au-delà
de ce foisonnement, l’Europe pourra se fonder sur une organisation où il y aurait une articulation successive de niveaux de souveraineté.
Dans ces conditions les Nations sans États, Pays Basque, Flandre, Écosse, Pays de Galles, Bretagne, Corse, Sardaigne, Catalogne, etc. ont toute leur place en
Europe, pour peu que nous apprenions à reconnaître leurs libertés, individuelles ou collectives. Nos nations doivent refuser d’être écartées. Et cette revendication, il faut la mener au
niveau européen. C’est là qu’il convient de faire entendre notre différence.
Permettez-moi de résumer en quel
Pourquoi voudriez vous que ces élus accepte une idée qui pourrait mettre en péril leur « chère » place. Ils sont élus pour la gamelle pas pour mettre en oeuvre leurs convictions.