Tribune publiée dans Ouest-France le vendredi 27 juillet 2012.
Par Marc Le Fur, Député des Côtes d’Armor et Vice-président de l’Assemblée Nationale
Isabelle Le Callennec, Députée d’Ille-et-Vilaine
Thierry Benoit, Député d’Ille-et-Vilaine
Gilles Lurton, Député d’Ille-et-Vilaine
Philippe Le Ray, Député du Morbihan
La suppression des allègements sociaux et la défiscalisation sur les heures supplémentaires est une catastrophe pour la Bretagne. Qui en sont les victimes ? Ce
sont d’abord les ouvriers et salariés bretons ! Nous pouvons illustrer par des exemples concrets de salariés qui vont perdre du pouvoir d’achat net.
Dans l’agro-alimentaire qui représente 43% des entreprises bretonnes, prenons un cas très précis : un ouvrier célibataire qui fait 94
heures supplémentaires par an gagne 1223 euros de plus chaque année. Le Gouvernement s’apprête à lui retirer 224.86 euros liés à l’allégement des charges et 171.21 euros liés à l’exonération
d’impôt sur ce revenu supplémentaire.
Or ne nous trompons pas, son employeur n’embauchera pas un salarié supplémentaire pour faire seulement 100 heures de plus par an. Il sera
naturellement tenté d’augmenter simplement les cadences. Nous l’avons vécu avec les effets des 35 heures de Madame Aubry : des cadences nettement plus rapides et l’explosion de certaines
maladies du travail liées à ces cadences, dont les TMS (Troubles des Muscles et du Squelette) qui augmentent de 10 % par an.
Autre secteur majeur en Bretagne, que sont les transports traversant aussi des difficultés : grâce à Monsieur Ayrault, un chauffeur de
poids lourd verra une baisse de son pouvoir d’achat de 750 € par an en moyenne.
Nous pourrions égrener la liste des secteurs touchés par cette mesure purement idéologique lorsque 7,8 millions d’heures supplémentaires sont
effectués dans notre région.
Avec ce débat sur les heures supplémentaires, c’est bien le débat sur les 35 heures qui refait surface. Après l’expérience dramatique des 35
heures, nous savons que ce n’est pas en partageant, en limitant, en contingentant le travail des uns que l’on crée celui des autres !
Nous, Bretons, croyons à la valeur travail. Pénaliser le travail, c’est décourager cette Bretagne qui connaît depuis toujours le
sens du travail et de l’effort, cette Bretagne des ouvriers agricoles, des marins-pêcheurs, des ouvriers de l’agro-alimentaire, des salariés de la fonction publique et du secteur
hospitalier et des salariés de l’industrie qui fondent la richesse et l’avenir de notre
région.