Aucune harmonisation des procédures, délais fantaisistes, cafouillages, la délivrance des passeports et cartes d’identités pose problème en France, à deux mois du passage au passeport biométrique. Que Choisir du mois de mai dénonce la situation, preuve à l’appui.
A partir du 29 juin prochain, les passeports délivrés devront être biométriques. Mais devant les problèmes administratifs révélés par le numéro du mois de mai de Que Choisir, l’inquiétude est de mise. Les voyagistes craignent en effet de voir se rejouer le mauvais film des passeports électroniques de 2006, qui avait privé nombre de voyageurs vers les USA du précieux sésame et entraîné plusieurs millions d’euros de pertes pour les TO.
Que Choisir a constaté des grandes inégalités de traitement des demandes entre les départements. « Pour recevoir un passeport et une carte d’identité, trois à quatre semaines d’attente sont nécessaires dans, respectivement 63 et 74 % des 1500 communes interrogées », précise le mensuel, mais le délai peut monter jusqu’à 10 semaines dans le Haut-Rhin, voire 12 pour la Carte d’Identité dans l’Hérault ou le Gard. D’autres disparités existent, parfois plus inattendues. « Dès le dépôt de la demande de passeport ou de carte d’identité, la liste des documents à fournir peut varier d’une commune à l’autre », indique l’enquête. Ces résultats « malmènent le principe d’égalité des citoyens », au point qu’un rapport parlementaire à été rédigé par le député Marc Le Fur sur le sujet. « De telles différences sont difficiles à comprendre » admet le député. Ce dernier a donc demandé de diligenter des inspections dans les préfectures les plus lentes au ministre de l’Intérieur, Michelle Alliot-Marie. « Je n’ai pas eu de nouvelle », déplore-t-il. Les choses ne devraient pas s’arranger de suite avec la prochaine entrée en vigueur du passeport biométrique le 29 juin, impliquant la prise d’empreinte et la numérisation de la photo du demandeur, y compris des enfants. De quoi apprendre la patience, particulièrement dans les files d’attentes, dont la longueur confine parfois au ridicule.