Deux points du CPE inquiètent les jeunes: la durée de deux ans et les conditions de rupture éventuelle du contrat. J’ai souhaité être à l’écoute de tous et notamment des jeunes. J’ai demandé au Premier Ministre que l’on évolue sur ces deux points. Une négociation avec les partenaires sociaux pourrait intervenir.
Mon inquiétude, c’est le chômage des jeunes dans notre pays. Il touche plus de 20% des jeunes de moins de 26 ans et souvent les moins qualifiés ; mais aussi les jeunes qui, mal orientés, ont été vers des filières qui ne leur ouvrent pas le marché du travail. C’est là qu’est la vraie précarité. L’idée du CPE est bonne mais, de fait, elle ne passe pas. Il faut sans doute en retarder l’application et engager le débat. Il est sage actuellement d’en évoquer la suspension.
Concrètement, sur le terrain, je suis loin de ces considérations. Quand je visite des entreprises, je constate que les chefs d’entreprise ont du mal à trouver des personnes à embaucher. Concrètement également, je reçois des jeunes et parfois leurs parents, à ma permanence toutes les semaines. Ils me disent leurs difficultés pour trouver un poste, voire un CDD ou un stage non rémunéré. Nous sommes loin des considérations électoralistes. Il nous faudra bien trouver un dispositif pour permettre aux jeunes d’accéder au marché de l’emploi dans de bonnes conditions plutôt que de les voir errer de Stages en intérim et d’intérim en CDD. Le CPE est une piste que l’on peut explorer parmi d’autres. Elle mérite d’être étudiée plus en profondeur et de faire l’objet d’un véritable débat. Je voudrais dire aussi aux jeunes étudiants que je trouve scandaleux le blocage de certaines facultés. Les examens approchent, l’année scolaire risque d’être gâchée. La liberté d’étudier, comme la liberté de travailler, doit être respectée.