LETTRE OUVERTE AU RECTEUR D’ACADEMIE
Monsieur le Recteur,
L’Université de RENNES 2 est bloquée depuis plus de deux mois par une minorité de prétendus étudiants qui transgressent quotidiennement les règles élémentaires de la liberté d’étudier et de la démocratie. Je me fais aujourd’hui auprès de vous le relais de la majorité des étudiants et des familles qui souhaitent que le travail reprenne à RENNES 2. Il est temps que l’Etat reprenne l’initiative dans cette affaire.
Depuis de trop nombreuses années, l’université de RENNES 2 est l’otage d’agitateurs, dont certains sont devenus professionnels, qui empêchent les étudiants bretons de travailler. Les résultats de ces actions de destruction systématiques sont aujourd’hui dramatiques pour les familles, pour l’Université bretonne et pour la démocratie.
Les étudiants et les familles sont les vrais otages des actions menées par des minorités dont les motivations « révolutionnaires » sont très éloignées des intérêts des jeunes. Concrètement, les premières victimes de ces blocages sont les familles les plus modestes qui, en cette période de crise, se saignent aux quatre veines pour payer le logement et la nourriture de leurs étudiants. Avec le blocage actuel, les cours risquent d’être prolongés jusqu’en juillet faisant de nouvelles victimes collatérales : les étudiants qui payent une partie de leurs études grâce aux jobs d’été. Ce sont malheureusement toujours les plus modestes qui payent la note de ces blocages. Les soi-disant « syndicats révolutionnaires » sont les principaux responsables de cette situation n’hésitant pas à sacrifier les intérêts des étudiants sur l’autel de la révolution permanente.
La deuxième victime de cette action irresponsable est l’université bretonne. Si la Bretagne obtient de si bons résultats au baccalauréat, c’est que les jeunes Bretons et leur famille ont une grande conscience du rôle de l’Ecole et du mérite acquis à l’Ecole pour accéder dans les meilleures conditions au marché de l’emploi. Les agitateurs de Rennes 2 n’hésitent pas à détruire les locaux même de l’Université. C’est l’image de notre région et de son université qu’on détruit volontairement sous le regard passif des dirigeants de l’université de RENNES 2. Les étudiants le comprennent bien puisqu’ils fuient en masse cette université. Marc Gontard, Président de RENNES 2 aura ainsi réussi à réduire les effectifs de l’Université dont il est responsable de 5500 étudiants depuis quatre ans, passant de 22 000 à 16 500 inscrits(Le Monde 31 mars 2009). Il faut dire qu’il était le premier à prôner la grève, il y a de cela quelques années. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. L’Etat ne peut pas laisser détruire ce qui a été construit par des décennies de Bretons conscients de la nécessité de disposer d’universités performantes.
La troisième victime de ce blocage est enfin la démocratie elle-même. Les bloqueurs bafouent en effet les règles premières de la démocratie en organisant de présumées Assemblées générales dont les chiffres de participation sont fantaisistes et où l’on vote à main levée dans la plus pure tradition des régimes de l’Est de l’Europe à l’époque du rideau de fer. Pire, quand un scrutin réellement démocratique est organisé par l’Université elle-même et que les étudiants votent à bulletin secret contre les blocages, comme cela a été le cas à Rennes 2, les résultats sont remis en cause au cours d’une nouvelle pseudo Assemblée générale « organisée » par les bloqueurs. Comment voulez-vous que les jeunes puissent croire alors à la démocratie ? C’est aussi de la responsabilité de l’Etat que de faire respecter les valeurs qui fondent notre société.
Les bloqueurs cassent aujourd’hui les locaux (plus de 100 000 euros de dégâts), séquestrent les dirigeants de l’université, bafouent les principes de la démocratie, prennent en otage des étudiants et leurs familles. Ca suffit, il est temps que l’Etat, devant l’incurie du président de l’Université, reprenne la main et que ces méthodes soient dénoncées pour ce qu’elles sont, de véritables méthodes totalitaires. Il est temps que des mesures soient prises contre les casseurs. Il est temps, Monsieur le Recteur, que vous preniez une initiative afin que l’Université bretonne retrouve le rôle qui est le sien : former les jeunes Bretons afin de leur permettre d’accéder au marché du travail dans de bonne conditions.