Questions d’actualité : Marc LE FUR interroge le Ministre de l’agriculture sur les retraites agricoles
M. Marc Le Fur – M. Bussereau aura été le ministre des agriculteurs, certes, mais également celui des anciens agriculteurs car il a su se saisir du dossier des retraites. En la matière, certains en parlent et d’autres agissent ! La France compte deux millions d’anciens agriculteurs : leur retraite complémentaire a été financée, la mensualisation est acquise – un retraité m’a même dit : « Désormais, nous sommes comme les autres » – et nous avons enfin abordé de front le problème des petites retraites, notamment celles des femmes, grâce à nos collègues Censi et Garrigues en particulier, qui ont été mandatés par M. Méhaignerie. En décembre, l’Assemblée a décidé de consacrer 205 millions aux plus petites retraites et les premiers versements ont eu lieu dès le début du mois de février.
Monsieur le ministre, quels effets concrets ces mesures ont-elles eu pour les bénéficiaires des plus petites retraites ?
M. Dominique Bussereau, ministre de l’agriculture et de la pêche – Ce sujet ne doit pas prêter à polémique. En effet, si la majorité a excellemment travaillé sur le sujet, un important travail avait déjà été réalisé sous la législature précédente, et nous l’avions ensemble reconnu.
Notre majorité a institué une retraite complémentaire obligatoire pour les agriculteurs, qui représente mille euros par an pour quelque 435 000 retraités, et mensualisé les retraites. Nous avons également prévu dans la loi d’orientation agricole un nouveau système d’assurance vieillesse pour le « parent au foyer », qui concerne 150 000 retraités et représente jusqu’à 1 300 euros supplémentaires par an.
Avec le président Méhaignerie, nous vous avions invités, M. Garrigue, M. Censi et vous-même à faire des propositions, qui ont été mises en œuvre. C’est ainsi que le 8 février dernier, date de versement des retraites servies par la MSA, 300 000 retraités ont vu leur retraite augmenter. Cette mesure aura un coût de 162 millions d’euros en 2007 et de 205 millions en 2008. Pour un chef d’exploitation, la revalorisation représente plus de 600 euros par an et pour un conjoint collaborateur ou un aide familial plus de 900 euros.
Les retraites agricoles ont toujours été dramatiquement faibles dans notre pays. Nous devons pourtant solidarité, reconnaissance et générosité à ces agriculteurs qui ont tant fait pour notre pays. C’est en ce sens que nous avons agi à leur égard.