Je limiterai mon propos à la PMA. Il faut rappeler – nombreux sont ceux qui l’ignorent – que la PMA se passe pour l’essentiel, actuellement, à l’intérieur du couple. Elle pose déjà des problèmes, on le sait bien, puisqu’un minimum de stabilité est nécessaire pour les couples concernés. Elle pose aussi des problèmes quant à la conservation des embryons, qui est un autre sujet déjà compliqué. Les choses se compliquent davantage encore quand, dans certains cas – qui ne représentent que 8 % des cas de PMA –, on fait appel à un donneur extérieur. On touche là à un problème majeur, qui est celui des origines. Il est en effet légitime de demander à connaître ses origines, et je ne suis pas le seul à l’affirmer.
Ensuite, vous voulez étendre la PMA aux couples lesbiens. Or, vous comprenez bien que si la clause médicale saute pour les couples lesbiens, elle sautera tout autant pour les couples hétérosexuels, c’est-à-dire que nous n’aurons plus aucune raison de refuser la PMA pour des raisons d’âge. Puisque la condition médicale ne sera plus exigée pour les uns, pourquoi l’exiger pour les autres ? Nous n’aurons pas davantage de motifs d’interdire la conservation des ovocytes. Vous comprenez par conséquent que si vous faites sauter la condition médicale au nom d’un droit donné aux couples lesbiens, cette condition médicale sautera pour tous les autres…et la PMA deviendra une pratique de convenance.
Les couples lesbiens ne sont donc pas les seuls concernés, puisque la disposition dont il est question affecterait l’ensemble de la législation sur la PMA. C’est pourquoi il faut agir avec la plus grande prudence – qualité majeure du législateur.
Quel discours passéiste….à l’image de l’élu.