TRIBUNE PUBLIEE DANS OUEST-FRANCE LE SAMEDI 18 SEPTEMBRE 2020
Depuis quelques jours, la presse bruisse des propos incantatoires des uns et des autres sur le développement de la 5G et les éventuelles conséquences que cette technologie aurait sur la santé.
Dimanche, entre une déclaration sur les sapins de Noël et l’autre sur le tour de France, les tous nouveaux maires Europe-Ecologie-Les-Verts des métropoles, demandent un moratoire au Gouvernement sur le déploiement de la 5G.
Dès lundi, le Président de la République dégaine les formules radicales en déclarant qu’ “il ne croyait pas au modèle Amish”. Ambiance entre citadins privilégiés qui oublient une nouvelle fois qu’il y a des territoires en France qui ne sont pas encore dotés des réseaux 4G ou même 3G.
Savent-ils ce que sont les zones blanches ? Comprennent-ils combien, si l’on veut réparer les fractures françaises, il est indispensable de rétablir une véritable justice territoriale dans notre pays. La question des mobilités qui a, en partie, provoqué le mouvement des gilets jaunes, concerne tout autant les transports que les mobilités virtuelles et numériques.
Si l’on ne veut pas accentuer de façon définitive ces fractures, l’heure est-elle vraiment à faire un nouveau bond technologique dans les métropoles en abandonnant une nouvelle fois les territoires ruraux abandonnés pour la 4G ou pour la fibre ? Combien d’enfants n’ont-ils pas été victimes de la fracture numérique pendant le confinement ?
S’il est si urgent que cela de passer à la 5G dans les centres des grandes villes, il est encore plus urgent de déployer la 4G dans tous les territoires ruraux. Si le Gouvernement veut se lancer dans le développement de la 5G qu’il mette en place “en même temps” un vrai plan de résorption des zones blanches tant pour le mobile que pour la fibre.
Pendant le confinement, nos concitoyens ont plébiscité les secteurs ruraux comme une valeur refuge et y ont parfois pris goût. Seuls leur manquaient la fibre et la 4G. Nos gouvernants et nos élites urbaines doivent enfin ouvrir les yeux sur ce sujet.
C’est là que doivent être faits les efforts immédiats d’équipement et d’aménagement. Le Gouvernement avait abandonné financièrement les collectivités dans le déploiement de la fibre. Il doit désormais revenir sur cette décision, profiter du plan de relance, et ne pas uniquement consacrer le fond numérique de ce plan au financement des start up. Il doit financer le déploiement de la fibre par les réseaux d’intérêt public (RIP) dans les campagnes et les petites villes. Là aussi les territoires doivent devenir une priorité. Alors, et alors seulement, nos débatteurs des métropoles gagneront un peu de crédibilité.
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